Les crématistes

Fédération française de crémation

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Être dans une perspective d’évolution positive de la crémation

21 mars 2021

Présidée par Maurice Thoré, également président de l’UCE, l’AC du Nord a accueilli positivement l’arrivée du 22ème crématorium des Hauts-de-France à Maubeuge et constate que la crémation progresse toujours dans cette région. Très active, l’Association et son président agissent pour diffuser la pensée crématiste et travaillent toujours à mettre de nouveaux comités d’éthique en place, là où cela est possible.

Crémation Magazine : Le crématorium de Maubeuge est maintenant ouvert depuis presque cinq mois. C’est un équipement moderne et résolument engagé dans le respect de l’environnement. Cela doit toujours être positif pour une Association Crématiste (AC)… Qu’en pensez-vous ?

Maurice Thoré : Un nouveau crématorium est toujours une bonne nouvelle pour les crématistes. C’est par définition le but initial de notre mouvement quand il s’est créé. Nous étions alors dans une situation où la loi autorisait la crémation, mais où il n’y avait quasiment pas d’appareils de crémation. Si l’on parle par exemple du Nord, le premier a été construit à Wattrelos en 1981. À l’époque, la crémation représentait 0,1 %. Je suis entré dans l’Association peu de temps avant et, cette année-là, l’AC du Nord organisait le congrès de la Fédération à Lille.

On a fait du chemin depuis les années quatre-vingts. Aujourd’hui, on est à plus de 40 % de crémations pour les Hauts-de-France. Et le crématorium de Maubeuge est le 22ème de la région. C’est vrai que nous sommes satisfaits, car, manifestement, c’est un équipement de qualité. Même si je n’ai pas pu assister à l’inauguration à cause de la Covid-19, Thierry Prévost m’avait évidemment invité et j’avais prévu une intervention. Mais j’ai suivi, au fil des années et des mois, le dossier qu’on peut résumer à douze ans de procédures diverses et variées – avec des hauts et des bas – avant la construction.

CM : Cette ouverture correspondant à la fermeture provisoire d’un autre équipement assez proche, ce qui est dans un premier temps bien perçu. Mais cela ne risque-t-il pas d’être problématique lorsque les deux seront en activité ?

MT : Bien sûr, nous savons que cela sera un peu compliqué dans un avenir proche, car il y a effectivement un autre crématorium à une dizaine de kilomètres, celui d’Hautmont qui est fermé depuis un peu plus d’un an, son agrément technique étant arrivé à terme. Pour en obtenir un nouveau auprès de l’ARS (Agence Régionale de Santé), des travaux ont dû être effectués pour la mise en conformité et la modernisation des installations, avec normalement l’installation d’un nouvel appareil de crémation.

Cette situation particulière, pour laquelle nous ne prenons pas position – nous ne sommes ni pro-Hautmont, ni pro-Maubeuge –, nous amène à constater la nécessité de trouver un équilibre sur un territoire qui n’est pas extensible. En cela, notre Fédération (la FFC) souhaite à juste titre que soit élaboré, dans certains cas, un schéma régional d’implantation des crématoriums. Celui-ci pourrait être très utile alors que nous savons que, si l’activité est toujours croissante aujourd’hui, elle atteindra dans le futur un seuil limite. Nous restons attachés à la proximité, tout en étant pour un aménagement raisonné.

Dans des secteurs comportant des difficultés, des priorités doivent être établies.

Finalement, ce que nous souhaitons, c’est que les deux structures équilibrent leur fonctionnement et que cela ne se fasse pas au détriment des familles. Nous serons, en tant qu’AC, très vigilants là-dessus. Et j’espère vraiment que les deux équipements arriveront à cheminer sans trop de problèmes internes.

CM : Pour Maubeuge, mais d’une manière générale dans le département, comment cela se passe-t-il pour la mise en place des comités d’éthique ? Est-ce facile ? Trouvez-vous les interlocuteurs concernés ?

MT : Pour l’instant, l’établissement maubeugeois étant récent, rien n’a été encore initié. Concrètement, personne ne se précipite actuellement. Au niveau départemental, nous avons sollicité par écrit différents destinataires de DSP (délégation de service public), ainsi que les collectivités concernées qui ont lancé les différents crématoriums en fonction dans le Nord. D’ailleurs, avec la Fédération, nous avons conçu un petit document de synthèse pour expliquer l’intérêt de ce type de comité, pour montrer que cela est positif pour l’ensemble des partenaires.

Les premiers à répondre ont été ceux de la Métropole européenne de Lille. Il y a donc à Herlies et à Wattrelos un comité d’éthique qui se réunit régulièrement… exception faite durant cette période de crise sanitaire que nous connaissons actuellement avec les mois de confinement. Remarquons que cela est valable pour toutes les formes de réunions, souvent douloureusement vécues dans nombre d’associations. Pour les autres, des contacts sont en cours, notamment avec le crématorium du Caudrésis-Catésis à Caudry. D’autres sont dans une phase de réflexion. Pour ma part, je suis attentif à relancer régulièrement. Si les difficultés inhérentes à la pandémie s’atténuent, si la vie reprend à un moment donné un cours plus « normal », les prises de contact, de rendez-vous seront bien plus simples.

Comme j’ai pu le constater lors de nos trois-quatre réunions à Herlies ou à Wattrelos, se voir, échanger, réfléchir, cela permet parfois d’apporter des évolutions internes, de contribuer au règlement de problèmes ou d’améliorer des relations entre partenaires. En tout cas, pour nous, l’objectif est d’obtenir la mise en place d’un maximum de comités d’éthique. Cela nous permet d’être dans une perspective d’évolution encore positive de la crémation.

Gil Chauveau

Extrait de Crémation Magazine