Les crématistes

Fédération française de crémation

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Hommage à Gisèle Halimi !

17 août 2020

Brillante avocate, militante féministe, femme politique, républicaine passionnée, écrivaine, décédée à l’âge de 93 ans, Gisèle Halimi a été crématisée le 6 août dernier au Père Lachaise à Paris où, selon ses volontés, ses cendres reposent aux côtés de celles de son mari Claude Faux.

La très belle cérémonie laïque de ses obsèques, en présence de nombreuses personnes, a permis de rendre l’hommage dû à cette combattante inlassable pour les libertés, la décolonisation, contre la torture et pour les droits des femmes.

Ainsi, avec son sens viscéral de la justice, elle a agi pour le droit à l’avortement, à travers la signature du « Manifeste des 343 » en 1971 et surtout le procès de Bobigny, en 1972, où elle a défendu avec fougue, audace et verve, une jeune fille de 16 ans accusée d’avortement, ainsi que sa mère qui l’avait aidée. Cela a fortement contribué, en janvier 1975, à la promulgation de la « loi Veil », après des débats et un vote historique à l’Assemblée Nationale, dépénalisant l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG).

Son action a été aussi déterminante pour faire reconnaître la criminalisation du viol. En témoignent sa défense en 1960 d’une algérienne militante, accusée de tentative d’attentat, torturée et violée par des militaires français, puis lors du procès d’Aix en 1978, où elle a défendu deux jeunes femmes belges qui avaient porté plainte pour viol contre trois hommes. Ce procès a ouvert la voie pour l’adoption d’une loi, en 1980, qui reconnaît le viol comme un crime.

Comme l’a si bien déclaré le philosophe et écrivain Régis Debray, lors de ses obsèques, « Gisèle Halimi fait partie de ces personnes assez rares qui nous réveillent ». Il a confié avoir compris grâce à elle que le combat pour l’émancipation des femmes et celui sur l’émancipation des peuples n’en faisaient qu’un. Il a ajouté : « Elle mérite de rester parmi nous comme un défi à toutes les convenances et les paresses ».

Avec sa disparition et celle, précédemment, de Simone de Beauvoir et Simone Veil, c’est toute une page de l’histoire du combat pour la cause des femmes qui se tourne…