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Fédération française de crémation

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Humusation, aquamation : vers une expérimentation ?

30 mai 2022

Lors du débat le 16 décembre dernier sur la loi 3DS à l’Assemblée nationale, et plus précisément sur l’article concernant le domaine funéraire, deux amendements visant à autoriser l’expérimentation de deux nouveaux modes d’obsèques ont été débattus : l’humusation et l’aquamation.

La députée de l’Isère Élodie Jacquier-Laforge a évoqué l’humusation, qui consiste à « transformer les parties organiques du corps en humus, à favoriser la dégradation des corps de façon naturelle ».

Plusieurs autres députés sont intervenus pour soutenir cet amendement, arguant du fait que ce procédé existe déjà aux États-Unis, au Vietnam, et qu’il est examiné en Belgique. Mais ce process est une autre forme d’inhumation, avec les mêmes risques de pollution des sols et des nappes phréatiques…

Sur l’aquamation, procédé de « crémation par l’eau, scientifiquement appelée hydrolyse alcaline » sic), l’amendement a été déposé et défendu par Stéphane Claireaux, député de Saint-Pierre et Miquelon, département dépourvu de crématorium.

L’aquamation est autorisée en Australie, au Canada, dans une quinzaine d’États des États-Unis et apparemment en Afrique du Sud, puisque monseigneur Desmond Tutu y a récemment eu recours lors de son décès, selon sa volonté. Stéphane Claireaux affirme en outre « qu’à la fin du processus, le bain obtenu est une solution aqueuse complètement stérile, dépourvue de tout agent infectieux, dénuée de tout polluant et sans danger pour l’environnement » (sic), ce qui reste à prouver.

Quoi qu’il en soit, la ministre, en réponse aux députés, s’est déclarée défavorable aux deux amendements, et a demandé, pour les deux procédés, une concertation préalable avec le CNOF (Conseil National des Opérations Funéraires), qui « a engagé des travaux sur les nouveaux modes d’obsèques, sans pour autant être amené à prendre formellement position sur l’opportunité de légaliser ce type de technique… Ces travaux nécessitent d’être poursuivis et partagés » (sic). Puis elle a proposé la création d’une commission parlementaire paritaire spéciale sur ces sujets, dont seraient notamment membres le sénateur Jean-Pierre Sueur et la députée Élodie Jacquier-Laforge. Les deux amendements n’ont donc pas été adoptés, mais il faut voir les choses en face : c’est un dossier d’avenir.

À suivre donc, de très près…

Jo Le Lamer