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Fédération française de crémation

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Un crématorium en Haute-Loire ?

5 avril 2021

Le projet est relancé !

Après plusieurs essais infructueux ces dernières années, la communauté d’agglomération du Puy-en-Velay (43) vient de décider de relancer un appel d’offres (car ce sera une Délégation de Service Public – DSP) pour la construction d’un crématorium, à partir d’un cahier des charges revisité.

40 ans de lutte.

En avril 2017, dans notre revue, nous avions titré pour ce dossier : “Arlésienne ou loup du Gévaudan ?“, et illustré la page par une belle photo exprimant l’opposition de certains riverains : “Non au crématorium“.

De l’eau a coulé depuis sous les ponts de la rivière La Borne. Après un référendum local défavorable en 2019, limité aux habitants de la commune où devait être construit l’équipement, le projet sur le site d’Hostien a été abandonné. Voilà 40 ans que l’Association Crématiste de Haute-Loire a été créée. Voilà 40 ans qu’elle demande fermement, avec ô combien de persévérance, la création d’un crématorium dans le département. Elle a fait signer des pétitions, multiplié les démarches auprès des élus locaux et les réunions d’information, alerté les médias locaux, qui en ont régulièrement parlé…

Au fil des ans, que d’espoirs déçus !

En 2007, la communauté d’agglomération du Puy-en-Velay décide de se doter de la compétence nécessaire. Mais ce n’est qu’en 2011 que le projet prend corps. Ce sera le premier d’une liste. Aucun n’a, jusqu’ici, abouti. Soit le terrain proposé était inadapté, voire inconstructible (errements administratifs rédhibitoires), soit une forte opposition locale, riveraine du lieu prévu, s’est manifestée (“Un crématorium, oui ! mais ailleurs !“), avec manipulation de l’opinion en utilisant des arguments éculés, mensongers mais perçus comme apocalyptiques.

Tout y est passé : les odeurs, les pluies de cendres, la pollution des sols et de la population du fait des rejets de fumées par la cheminée, le traumatisme des enfants et les risques accrus d’accidents, du fait des passages de corbillards, la dépréciation des biens…

Choix de la crémation : inégalité des droits

Depuis toutes ces années, les personnes ayant fait le choix de la crémation, choix exercé en toute liberté, grâce à la loi du 15 novembre 1887, doivent pour faire respecter leurs dernières volontés, avoir recours aux services de l’un des crématoriums les plus proches : Saint-Étienne (42) à 75 km ; Lavilledieu (07) à 100 km ; Clermont-Ferrand (63) à 130 km…

Avec des temps de trajet étant, pour certains, entre 2 et 3 heures, sur des routes parfois difficiles, notamment en période hivernale. Cela génère des coûts et parfois des délais d’attente supplémentaires pour les familles et proches désireux d’accompagner et de rendre hommage à leur défunt : transports, bien sûr, mais aussi surcoût de chambre funéraire, si le crématorium choisi ne peut effectuer sa prestation dans le délai légal des 6 jours (au-delà, une dérogation préfectorale doit être demandée par l’opérateur funéraire).

Sans oublier, dans ce cas-là, le préjudice psychologique insupportable aux familles endeuillées. Donc, de ce fait, en Haute-Loire, il y a inapplication de la loi et du corollaire de la liberté de choix en termes d’obsèques. Nous qui pensions que les citoyens étaient égaux en droit quel que soit l’endroit où ils habitent. Ce département reste l’un des rares départements en France, avec le Lot, la Lozère et le Territoire de Belfort, non encore dotés d’un crématorium.

Un nouvel espoir… mais vigilance ! 

Les élus de l’agglomération du Puy-en-Velay semblent avoir la volonté de faire (enfin) aboutir le projet. Tant mieux, car c’est bien à eux qu’incombe la responsabilité politique, au regard de leurs habitants, mais aussi suivant le Code Général des Collectivités Locales (CGCT), de décider de la création d’un tel équipement.

Espérons, comme disent nos amis crématistes de Haute-Loire, récemment reçus par le président de l’agglomération, que l’expérience acquise, notamment sur le site de Saint-Hostien, soit bénéfique et permette de mener à bien cette fois, le plus rapidement possible (d’ici 2024 ?), cette réalisation tant attendue.

N’en déplaise aux obscurantistes et/ou égoïstes de tout poil, l’intérêt général, une réelle égalité des droits, quel que soit le territoire, c’est cela qui doit prévaloir. Nous tiendrons, bien sûr, informés nos lecteurs de l’évolution du dossier.

Nous apportons, et continuerons d’apporter, tout notre soutien à nos amis crématistes altiligériens et aux actions qu’ils pourront mener, inlassablement, jusqu’au bout.

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