Madame la Présidente,

Mesdames, Messieurs,

La période que nous traversons, entre contraintes sanitaires et incertitude sur l’avenir, nous rappelle avec force l’importance du présent et de la nécessité de la réflexion face aux événements.

Un dialogue en confiance peut ainsi en naître. Mieux encore, nous arrêtons des choix argumentés.

Il en est ainsi de notre vie personnelle comme professionnelle. Mais aussi de notre mort et de la trace que nous souhaitons laisser.

Ce principe de libre-arbitre est la base fondamentale de la création de FRANCE ADOT, reconnue d’utilité publique.

Voici plus de 50 ans grâce à l’implication de bénévoles, venant de tous horizons, la 1ère association portant le message solidaire du don et de la greffe d’organes voyait le jour.

1969 fut donc une année héroïque à plus d’un égard.

Au fil des décennies, dans les régions, dans les départements, l’idée généreuse de donner une partie de soi a gagné les consciences, a alerté les citoyens et a permis de sauver des patients en attente.

Et toujours avec l’appui de 3 principes éthiques : volontariat – anonymat – gratuité.

Dans la démarche, il y a tout d’abord le sentiment de perte.

Il n’est jamais simple d’aborder la question du deuil.

Le décès d’un être cher et aimé est un déchirement et une injustice.

Dans cette obscurité qui nous étreint, une lueur d’espoir fait signe : la possibilité de faire « revivre » une autre personne.

En donnant une partie de soi, en relayant sa volonté, en transmettant celle-ci à ses proches, le disparu renaît et devient pour l’autre, cet intime inconnu, un véritable héros.

Le fait est que chacun(e) détient cette flamme d’empathie et d’altruisme.

Et les rencontres avec le public forgent à chaque fois davantage le discours autour du devoir de mémoire.

C’est un nécessaire rappel de ceux qui ont quitté cette chaîne qui nous lie dans le temps et dans l’espace.

Oui, nous sommes toutes et tous des passeurs de messages, des ambassadeurs de nos proches disparus.

Par leur exemple, devenons aussi des ambassadeurs du don.

Plus que jamais, force et courage sont nécessaires pour prendre la décision au bon moment, au bon endroit.

Elle émane évidemment d’un discours mené en amont et sans fard.

Si la douleur, synonyme de perte de repères, est bien présente, elle doit être transcendée pour sauver des vies. Alors, quel merveilleux cadeau !

FRANCE ADOT s’implique pleinement dans cette relation à l’autre.

Il faut faire oeuvre de pédagogie et trouver les paroles justes.

Le monde d’après, que l’on annonçait avec force, ne doit pas rester une vue de l’esprit en l’occurrence.

Il doit mobiliser d’autres terrains d’échanges et de dialogues, d’autres relais associatifs comme l’a déjà démontré en son temps la Grande Cause Nationale pour le don de soi.

Il doit être à terme l’expression d’une nouvelle solidarité et non pas le paravent à nos craintes ou à nos doutes.

Se souvenir, offrir, donner, recevoir : la véritable sépulture des morts, c’est la mémoire des vivants.

« Fais qu’en mourant, tu vives » disait Maurice MAGNIEZ, l’un des Fondateurs de FRANCE ADOT.

Cet adage, par lequel les donneurs volontaires doivent être honorés, souligne leur geste désintéressé.

En toutes circonstances, notre propre expérience se nourrit de celles des autres.

Je vous souhaite de bons travaux.

Marie-Claire PAULET

Présidente nationale de FRANCE ADOT

Fédération des Associations pour le Don d’Organes et de Tissus humains